La Suède vise la VNL 2026 : un choc décisif face à l’Ukraine
La Suède s’apprête à disputer une demi-finale capitale de la Golden League contre l’Ukraine. L’objectif est clair : remporter la compétition pour espérer accéder à la Volleyball Nations League 2026, un rêve nourri par toute la sélection, en tête de laquelle figure la star incontestée, Isabelle Haak. La pointue suédoise espère enfin affronter les meilleures nations du monde sous les couleurs jaunes et bleues.
Mais avant cela, il faudra franchir l’obstacle ukrainien, et ce ne sera pas une formalité. Heureusement pour la Suède, le match se jouera à domicile à Angelhom, dans une salle comble. L’engouement est tel qu’une fan zone a même été installée pour accueillir les supporters restés sans billet. Une ambiance bien différente de celle du 13 juin dernier à Radom (Pologne), où les deux équipes s’étaient affrontées devant une cinquantaine de spectateurs dans une atmosphère morne — une rencontre que la Suède avait d’ailleurs dominée 3-0.
Accueillir le Final Four à la maison est une opportunité rare, et l’on imagine sans peine la motivation des sœurs Haak et de toute l’équipe à l’idée de décrocher une finale — voire un titre — devant leur public.
Une stratégie limpide : servir Haak
Depuis l’arrivée d’un nouvel entraîneur particulièrement inspiré, Laurenzo Micelli (tacticien hors paire), le plan de jeu suédois est d’autant plus clair : alimenter Isabelle Haak à outrance et efficacement. Elle reçoit en principe la moitié des ballons envoyés. Auteur de 135 points en six matchs, elle figure parmi les cinq meilleures pointues du monde à son poste. Grâce à son gabarit (1,96 m) et sa détente (3,50 m), elle reste presque inarrêtable au filet et difficilement contrable car elle a toujours une petite marge d’avance sur les mains du bloc adverse.
La passeuse Gustafsson, en pleine progression, joue un rôle clé dans cette stratégie. Elle parvient à lui offrir des ballons très bien dosés, suffisamment hauts et loin du filet, permettant à Haak de s’exprimer pleinement, même contre des blocs resserrés. On retrouve la pointue dans tous les moments cruciaux, notamment en fin de set et à chaque point décisif.
Les autres attaquantes, Anna Haak (sa sœur) et Tabron, sont moins sollicitées offensivement car elles n’ont pas la même aisance à la finition avec leur 179cm, mais leur apport en réception est précieux dans le système de jeu actuel. Tabron, notamment, brille par sa stabilité défensive, fruit de son parcours universitaire américain. Elle remplit parfaitement le rôle laissé vacant par Alexandra Lazic. La libero Brink, fidèle au poste, complète ce trio avec rigueur.
Seul bémol dans ce système offensif : le jeu au centre est quasi inexistant. Les centrales sont rarement sollicitées à l’attaque et se voient cantonnées à un rôle strictement défensif.
L’Ukraine, un collectif rodé
En face, l’Ukraine propose un jeu plus varié. L’équipe, relativement stable depuis plusieurs saisons bien qu’elle ne dispose pas de Kodola, Danchak ou Dorsman, garde une ossature homogène qui se connaît très bien puisque la colonne vertébrale joue déjà ensemble en club. L’Ukraine mise davantage sur la diversité offensive. La passeuse ukrainienne utilise régulièrement le centre, faute d’une attaquante aussi dominante qu’Haak côté suédois.
La centrale suédoise Nilsson devra rester vigilante sur les attaques rapides, notamment les courtes arrières et les courtes décalées entre Sharhorrodska et Meliushkyna, les deux se connaissant par cœur et jouant toute l’année ensemble. À surveiller également : La jeune Artyshuk, la nouvelle titulaire à la pointe, qui a supplanté Kraiduba. Puissante mais encore irrégulière, elle pèche parfois par manque de finition.
Enfin, les postes d’attaquantes-réceptionneuses sont occupés par Milenko et Dymar (ou Pavlyk). L’absence de Kodola, d’une précieuse aide en réception lors de l’épopée 2023, s’est ressentie sur quelques matchs en sortie de banc. Tout repose désormais sur Dymar à l’autre poste car le banc reste jeune et appauvri aux deux postes d’attaquants-receptionneurs. Milenko et Dymar sont capables de fulgurances, comme de passages à vide. Milenko est gauchère et est donc pas toujours bien utilisée.
Conclusion :
Si la Suède reproduit la prestation collective du 13 juin — et portée cette fois-ci par un public acquis à sa cause — elle a toutes les chances de s’imposer de nouveau. Bien sûr, l’équipe reste fortement dépendante du rendement offensif de sa star Isabelle Haak. Mais si la réception tient, Gustafsson saura parfaitement la servir pour faire basculer le match. Collectivement, la Suède me semble mieux organisée. C’est beaucoup plus fluide. L’Ukraine a du talent individuel, c’est certain, peut semer la zizanie un peu partout mais n’a pas de joueuse capable de réellement faire basculer un match alors que Haak peut. Sur un match accroché où chaque détail compte, j’en conclue que la Suède peut d’avantage s’en sortir aux forceps que l’Ukraine. Mise 0,5%.
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