Espagne – Suède : un match retour sous tension

S’il y a bien un match de volley dont les supporters espagnols préfèreraient ne plus jamais entendre parler, c’est celui du 28 août 2024 entre l’Espagne et la Suède. Ce triste affrontement, disputé dans un gymnase étouffant de Castille par 35 degrés, s’est soldé par une déroute espagnole 0-3. Les Ibériques, arrivés épuisés d’un périple suisse (5 sets disputés à peine trois jours auparavant), n’étaient clairement pas dans les meilleures conditions. Tout semblait réuni pour une victoire suédoise… mais même avec ces circonstances, le niveau de jeu des deux équipes a déçu.

Des deux côtés, les attaques furent inexistantes, les erreurs nombreuses. Avec seulement 20 % d’efficacité offensive, l’Espagne a livré ce jour-là l’une de ses pires prestations récentes. Une véritable purge collective, sans éclat, sans intensité.

Un tout autre visage pour l’Espagne

Presque un an plus tard, ce samedi 09 août à Habo, l’Espagne n’a pas d’autre choix que de faire oublier ce naufrage. Et cette fois, l’équipe débarque en Suède avec un tout autre visage. Plusieurs cadres, absents lors de la première confrontation, font leur retour. On en note au moins 5.

En tête d’affiche, Jordi Ramón. L’attaquant-réceptionneur a explosé à Cisterna et vient d’être recruté par Trentino, l’un des plus grands clubs du monde. De retour en sélection cet été pour la Golden League, il a été un artisan majeur des 4 victoires espagnoles (97 points en 6 matchs), et reste une pièce maîtresse tant en attaque qu’en réception doté d’un redoutable service.

Autre renfort notable : le libero Osado, qui a légèrement devancé Larranaga la saison passée en termes de performances. Le puissant colosse Diedhou (210cm), central indispensable fait enfin son retour après un an aux côtés de Fornes et Ribas Brockert (meilleur bloqueur du championnat espagnol 2024/25). Enfin, l’expérimenté Villena revient à la rescousse en tant que pointu remplaçant de Gimeno. En revanche, on note les absences des passeurs Trinidad et Lopez Rodriguez, le premier qui a joué tout l’été titulaire et le second titulaire lors des derniers matchs qualificatifs, ce qui veut dire que Camacho prendra certainement les commandes de cette équipe, lui qui n’a pas joué depuis longtemps donc il sera intéressant de voir comment le jeu espagnol s’articule autour de lui.

Bref, d’une équipe largement remaniée il y a un an, on passe à une Espagne bien plus compétitive, équilibrée et ambitieuse pour les deux derniers matchs qualificatifs restants. Sur le papier, elle est armée pour renverser la tendance et encore croire à une qualification pour l’Euro. Mais une défaite samedi condamnerait directement la 17e nation européenne actuelle aux prochains championnats d’Europe 2026. Ce serait un véritable drame sportif.

La Suède, outsider qui monte

Face à elle, une Suède en pleine progression. Classée 23e en Europe et 43e au niveau mondial, la sélection scandinave monte en puissance, notamment grâce à l’éclosion de jeunes talents comme Alex Enlund. À seulement 17 ans et 204 cm, le nouveau pointu de Lunebourg est déjà la doublure de Link Jacob en sélection mais probablement plus pour longtemps. À chaque baisse de régime de Jacob, Enlund saisit sa chance avec autorité et renverse les débats.

A l’arrière, Gruvaeus, Ekstrand et Lindberg se disputent les postes d’attaquants-receptionneurs. Ekstrand sort d’une saison mitigée à Maaseik (fébrile en réception) mais a brillé cet été en Silver League en sortant le grand jeu, tandis que Lindberg, fort de ses deux saisons en Allemagn par le passé, reste un joueur solide et régulier sur qui on peut compter.

Au centre, la Suède peut compter sur un véritable mur défensif, emmené par Ekman (210 cm), et son compère Pettersson, passé par plusieurs championnats européens. C’est surtout défensivement, individuellement et collectivement, que la Suède a fait ses plus grands progrès, rivalisant désormais avec les nations européennes classées entre la 10e et la 20e place. Reste à améliorer certains aspects comme la défense latérale sur services et contres difficiles.

Des cotes déséquilibrées ?

Cote des bookmakers : un déséquilibre trompeur ?

Les bookmakers accordent davantage de crédit à la Suède qui joue avec la même équipe depuis plusieurs mois maintenant et qui a acquis de sérieux automatismes. Sa victoire à l’aller, son récent sacre en Silver League (compétition nettement inférieure à la Golden League) et sa progression constante renforcent cette tendance.

Mais attention à ne pas enterrer trop vite l’Espagne. La Roja arrive elle aussi en confiance, portée par un été prometteur et des cadres en pleine forme, évoluant pour la plupart dans des clubs de haut niveau européen mais dont il sera curieux de voir si l’alchimie va prendre autour du nouveau passeur et des nouveaux joueurs qui font leur retour en sélection (Villena, Diedhou) depuis un mois.

Difficile de désigner un favori tant le match s’annonce équilibré. Les deux équipes jouent gros et doivent encore décrocher leur qualification pour l’Euro — autant dire que l’enjeu sera énorme des deux côtés du filet.

Cela dit, au regard de son classement FIVB (37e) et de son effectif renforcé, l’Espagne ne méritait en aucun cas d’avoir ouvert outsider ARJEL, même à l’extérieur. Une évaluation plus juste des forces en présence l’aurait placée aux alentours de @1,50 à l’ouverture et non @ 1.85 comme en ce moment même.

Parce qu’une analyse d’un match de volleyball ne se fait pas uniquement en 15 secondes avec Flash Résultat.. 🙃

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Catégories : Euro 2026

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