Je trouve la cote ML de l’Iran un peu trop élevée. Plutôt que de tenter le coup sec risqué, je préfère me positionner sur un handicap intermédiaire que je juge plus intéressant.
Bien entendu, je peux me tromper, mais je ne vois pas ce match comme un scénario à sens unique, et encore moins comme une victoire serbe 3-0. Au contraire, je pense que les Iraniens ont les armes pour accrocher au moins un set. Ce +10,5 me semble donc offrir un matelas suffisant qui je l’espère couvrira un éventuel écart serré.
Contexte : VNL 2025 & évolution des effectifs
Cet été, l’Iran a logiquement dominé la Serbie (3-1) en VNL, portée par son pointu gaucher Amin, auteur de 31 points (29 attaques gagnantes en 43 tentatives !!!), véritable bourreau de la défense serbe ce jour-là. Les absences de cadres serbes (Jovovic, Peric, Kujundzic) avaient pesé, et les performances globales de la Serbie sur les 2–3 dernières années restaient très décevantes.
Mais ce mondial marque un renouveau côté serbe. L’équipe semble avoir retrouvé du rythme avec trois matchs de qualité. Le retour de plusieurs cadres, combiné au travail du sélectionneur Cretu (déjà remarquable avec la Slovénie), redonne un certain souffle au projet.
Des dynamiques différentes, un équilibre à nuancer
Côté iranien, l’absence d’Amin change énormément la donne. Le collectif a mis du temps à se mettre en place pendant les qualifications. Hajipour, pointu réserviste, bien que correct, n’a ni la finition ni la palette d’Amin. Cela oblige le jeune passeur Arshia à diversifier davantage, en s’appuyant sur ses deux R4, Sharifi et Poriya, bourrés de talents. La dynamique offensive progresse, mais peut rester fragile.
En face, la Serbie présente un effectif plus complet sur le papier avec les retours de Peric et Kujundzic, qui remplacent Masulovic et un Ivovic en fin de course proche de la retraite à en lire son dernier post Instagram (aucun match joué, affiché en tant que libero remplaçant). Luburic, longtemps esseulé, bénéficie enfin d’un vrai soutien offensif. La connexion avec Jovovic, bien rodée, donne plus de fluidité. L’équipe est beaucoup moins dépendante de son pointu.
Match-up poste par poste : un duel plus équilibré qu’il n’y paraît
Service : L’Iran peut continuellement mettre la pression au service. Poriya et Morteza cumulent déjà 15 aces à deux, contre seulement 2 pour Peric/Kujundzic. Bien sûr, les adversaires n’étaient pas les mêmes, mais les Iraniens frappent plus fort au service que l’ensemble, ce qui pourrait beaucoup gêner la réception serbe. Seul Luburic devrait poser problème coté serbe.
Réception : Avantage Iran sur les 3 postes arrière. Hazrat est très propre techniquement, ce qui donne de la marge à Arshia dans la distribution. Peric, malgré ses 207 cm, est moins à l’aise en manchette sur balles basses – beaucoup d’erreurs commises – une cible probable au service iranien.
Bloc – Défense centrale : Équilibre des bloqueurs centraux. Youssef et Mohammad font le job côté iranien, tout comme Nedeljkovic chez les Serbes, surtout depuis les absences de Podrascanin et Lisinac. Avantage serbe en revanche chez les autres attaquants. Hajipour, Poriya et Sharifi vont présenter un déficit de taille en 1vs1 qui peut être préjudiciable et Hajipour est moins bon bloqueur qu’Amin.
Attaque : Plus complexe. Luburic reste un cran au-dessus de Hajipour à mon sens, tout comme Poriya sur Peric mais le duel entre Sharifi et Kujundzic est plus équilibré. Cela pourrait se jouer sur la qualité de détente et la capacité à passer au-dessus du bloc car les deux ont la plus belle allonge de leur équipe.
Passe : Avantage Serbie, grâce à l’expérience et la vista de Jovovic. Arshia est très talentueux mais encore jeune à ce niveau.
Pipe : Un point à surveiller, car les deux passeurs aiment utiliser cette option d’attaque. Leur efficacité dans ce secteur pourrait faire pencher certains sets.
En conclusion
Malgré les retours serbes et l’absence d’Amin, le rapport de force actuel ne justifie pas, selon moi, un tel déséquilibre côté cote. On doit être proche d’un 55-45 ici sur le papier.
Oui, Luburic est une arme fatale qui peut faire basculer cette partie (si les Iraniens veulent l’empêcher, Youssef et Mohammad devront impérativement positionner correctement poste 3 leurs mains au bloc sur les attaques très souvent croisées du serbe). Mais je ne vois pas la Serbie dominer outrageusement, 3 mois après un Iran quasi identique (Amin sera le seul absent du six majeur iranien mardi 22/09 par rapport à la dernière confrontation du 25/06) qui, certes moins fort sur le papier sans Amin, a des sérieux arguments à défendre, notamment au service et à la réception.
La victoire contre un Brésil « hors-sujet » (touché par le décès de la mère du sélectionneur, nouvelle annoncée juste avant le match) ne doit pas gonfler la hype serbe et pourtant c’est bien ce match qui a dû peser dans la balance à l’ouverture des cotations.
La cote ML de l’Iran à 3,35 (Netbet) est pour moi trop haute : elle vaudrait environ 2,35 sans Amin, voire 1,85 avec lui. Dans ce contexte, le H+10,5 de l’outsider me semble une option très correcte pour couvrir un match qui devrait normalement aller en 4 ou 5 sets. Je valide également le +179,5 points qui me semble atteignable.
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