République Tchèque – Bulgarie

La République Tchèque atteint les demi-finales et peut désormais rêver d’une médaille. Si leur parcours peut sembler opportun, il serait injuste de parler de hasard. Certes, les Tchèques ont bénéficié d’un enchaînement de circonstances favorables : une Serbie en rodage le premier match avec le retour de ses cadres, une Chine déjà éliminée qui a fait tourner, une Tunisie en dessous et enfin un Iran épuisé après un match marathon de cinq sets, joué 40 heures plus tôt.

Mis à part un non-match contre le Brésil beaucoup plus fort — qui, ironie du sort, doit aujourd’hui s’en mordre les doigts de ne pas se trouver dans cette partie de tableau —, les Tchèques ont su saisir toutes leurs chances. Le duo Indra–Vasina fonctionne à merveille et constitue le véritable moteur de l’équipe. Je suis en revanche un peu moins convaincu par Galabov, l’autre réceptionneur-attaquant moins athlétique, dont la détente est limitée en phase de finition, qui pourrait être mis en retrait sur les phases offensives et cantonner à un rôle purement défensif.

Face à eux, une équipe de Bulgarie invaincue jusqu’ici et qui continue de surprendre avec 3 réceptionneurs/attaquants (+ le libero) sur la base arrière (il n’y a pas de réel pointu hormis Antov qui ne joue pas donc A.Nikolov, Tatarov, Asparuhov et Atanasov tournent à eux 4 pour 3 postes). C’est un collectif très bien rôdé mais qui repose offensivement, beaucoup – peut-être trop – sur Alex Nikolov, son bras armé, qui a encore sauvé les siens face aux États-Unis, en haussant nettement son niveau à partir du troisième set. Lui et son frère, à la passe, forment une doublette aussi talentueuse que prometteuse. C’est un régal pour les pupilles.

On murmure qu’Alex aurait disputé le dernier match avec une gêne au genou, mais rien d’officiel n’a filtré, et ses performances n’ont en rien trahi une quelconque baisse physique. S’il devait toutefois être diminué ou même pire, ne pas jouer – ce que j’ai du mal à imaginer évidemment – cela changerait profondément et considérablement la donne pour la Bulgarie, tant l’équipe repose sur son explosivité.

Sur le papier, la Bulgarie part logiquement favorite. Aucun doute là-dessus : elle a déjà affronté des adversaires bien plus coriaces que les Tchèques et mériterait, au regard de son parcours, de se hisser en finale.

Mais attention à ne pas négliger les détails. Le long combat de 2h30 face aux États-Unis, conclu en cinq sets, pourrait laisser des traces — surtout avec seulement 40 heures de récupération. Pire encore : les Bulgares disposeront de cinq heures de repos en moins que leurs adversaires, qui ont joué plus tôt dans la journée. Ce type de paramètre, souvent ignoré par les parieurs, peut peser lourd à ce niveau de compétition, où les matchs s’enchaînent rapidement.

Autre point à surveiller : la gestion de l’événement par le jeune passeur Simeon, tout juste 18 ans. Certes, il a montré jusqu’ici une belle solidité mentale, sans que l’enjeu ne le submerge. Mais dans un contexte aussi tendu qu’une demi-finale, pour une première pour lui, l’inexpérience pourrait jouer un rôle. Talent brut ou non, la maturité ne s’invente pas.

En conclusion : voir la Bulgarie à @1,25, c’est cohérent sur le fond. Mais sur la forme, méfiance. Tous les signaux ne sont pas totalement au vert.


Italie – Pologne

De l’autre côté du tableau, l’Italie et la Pologne se retrouvent en demi-finale pour une affiche qui aurait très bien pu être celle de la finale, comme en 2022. Ce jour-là, les Italiens s’étaient imposés 3-1 en Pologne, dans une salle comble. Depuis, les deux formations se sont souvent croisées, avec une dernière confrontation en août dernier — une finale totalement à sens unique, où l’Italie, favorite des bookmakers ce jour là, avait complètement abdiqué, ce qui reste une vraie surprise.

Ce samedi, le contexte est bien différent. La Pologne, solide et méthodique, affiche un volley de grande maîtrise et s’avance logiquement en favorite. Mais en face, c’est une Italie revancharde qui se dresse, bien décidée à défendre son titre de championne du monde.

Certes, l’absence de Lavia côté italien pèse, tout comme celle — probable — de Fornal côté polonais, même si ce dernier a repris l’entraînement à l’attaque et pourrait être aligné titulaire en réception/attaque.

Pourtant, sur le plan statistique, rien ne permet d’affirmer que l’Italie est inférieure à la Pologne. Bien au contraire : Bottolo, Balaso et Michieletto dominent leurs homologues polonais (Popiwczak, Leon, Semeniuk, Fornal) en défense depuis le début du tournoi. Au centre, Russo (11 blocs) — dont l’absence lors de la VNL avait pesé lourd — s’impose comme une arme essentielle dans l’axe, loin devant ses vis-à-vis polonais. Même au service, les Italiens font jeu égal, voire mieux : 31 aces contre 29.

Bref, sur le papier comme dans les chiffres, cette demi-finale s’annonce bien plus indécise qu’il n’y paraît. Elle pourrait très bien se jouer sur le mental, l’envie et quelques détails. Bien que je puisse me tromper, je ne m’attends pas à un match à sens unique, ni dans un camp ni dans l’autre.

Malgré les apparences, je ne vois aucune value à parier sur les Polonais ici. Ils donnent certes l’impression d’avoir le destin de cette compétition en main depuis le départ, mais l’Italie n’est jamais aussi dangereuse que lorsqu’elle n’est pas favorite et qu’elle a un titre à défendre. Si la cote venait à grimper d’ici samedi, je ne serais pas très loin de me laisser tenter par les Italiens.


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