La double confrontation de ce 32e de finale se joue à Pafos, chez le champion chypriote en titre, auteur d’un beau parcours européen l’an dernier avec 4 tours passés en CEV Cup, et tout proche de créer l’exploit à domicile contre Rzeszow en 1/4 de finale. Le club a conservé une grande partie de son effectif et s’appuie toujours sur son capitaine et redoutable pointu Eleftheriou, un attaquant talentueux et incroyablement efficace — difficile de comprendre comment aucun grand club européen ne l’a encore attiré depuis 2 ou 3 saisons. Il peut même évoluer en réception-attaque, comme l’an dernier lorsque Yordanov occupait le poste de pointu.
Autour de lui, deux R/A argentins : Rodriguez, conservé, et Melgarejo, nouvel arrivant. Au centre, le duo Prodromou – Dijoud (ce dernier, Français venant de Narbonne) apporte puissance et expérience. Le libero serbe a lui aussi été conservé.
Depuis le 4 novembre, le passeur argentin Araya — le même que la saison passée — est revenu en urgence pour remplacer Cardoso. Il a d’ailleurs joué dès son arrivée, seulement trois jours après (victoire 3/2), et devrait apporter une vraie plus-value au collectif au fil du temps.
Le seul bémol pour Pafos, c’est son manque de rythme : seulement 4 matchs disputés depuis le début de saison, quand les Kosovars en ont déjà 10 dans les jambes (8 victoires, 2 défaites). Ferizaj arrive donc avec des automatismes bien plus rodés et davantage de fraîcheur compétitive.
Le club du Kossovo repose presque exclusivement sur son duo étranger en réception et attaque, Alvarez et Da Silva, véritables sauveurs de l’équipe. Tous les ballons passent majoritairement par eux. Ils sont tous deux sous les 190 cm, mais solides en réception et compensant leur taille par une très belle détente — surtout le Brésilien Da Silva, très utilisé à la pipe et prometteur après son passage en SuperLiga B brésilienne.
Alvarez, lui, est moins élégant dans l’élan mais plus puissant en hauteur, avec une vraie qualité de finition : il a récemment inscrit 40 points le 6 octobre. Il a d’ailleurs été convoqué cet été avec la sélection colombienne pour les championnats du monde, même s’il n’a pas joué.
Le passeur Valencia, Colombien lui aussi et ami de longue date d’Alvarez, constitue un atout intéressant : ils ont déjà joué ensemble, ont été sacrés champions du monde universitaires récemment, et Valencia sait exactement comment alimenter Alvarez au meilleur moment. Valencia est prometteur, il est capable de semer la zizanie dans la défense chypriote de par ses décisions intelligentes.
Le reste de l’équipe est composé de joueurs locaux, sans valeur ajoutée majeure, mais intégrés dans les combinaisons nouvelles de Valencia. Le pointu Buzuku est correct pour le niveau kosovar, mais clairement insuffisant face à Eleftheriou.
À cela s’ajoute une absence importante : celle du capitaine Rexhepi, central expérimenté. Il ne reste donc que les deux frères Mehmeti au centre sur le papier, et ils risquent probablement d’être surpassés par Dijoud et Prodromou, du moins le deuxième Mehmet, qui a peu joué jusque là, beaucoup moins percutant que Maksim, très à l’aise avec Valencia. A priori, le secteur central visiteur devrait souffrir.
En résumé
Je ne vois évidemment pas de surprise dans ce 32e de finale : Pafos devrait logiquement passer cet obstacle et se qualifier. Mais le premier match sera-t-il aussi facile qu’annoncé ?
Le 3–0 peut-être un scénario envisagé, mais il ne faut pas sous-estimer une équipe de Ferizaj en jambes, capable de surprendre par séquences grâce à l’alchimie créée autour de son trio d’étrangers. D’autant plus qu’Eleftheriou, qui n’a pas joué le 7 novembre en championnat, pourrait avoir besoin d’un temps d’adaptation inhabituel après presque quatre semaines d’arrêt — il m’a confirmé qu’il jouera, sans préciser la raison de son absence contre Deryneias.
D’un côté, une équipe supérieure offensivement, solide au centre, jouant à domicile mais encore en phase de réajustement autour d’Araya et avec une légère incertitude autour d’Eleftheriou. De l’autre, une équipe jeune, moins expérimentée et moins complète, mais déjà lancée dans sa saison, avec du rythme et deux étrangers capables de performances individuelles.
Difficile donc d’établir un scénario totalement limpide. Le cut total points du match est passé de 127,5 à 130,5. Au jeu de la loterie, que chacun se forge sa propre lecture…
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