Bien qu’il existe, sur le papier, près de cinq niveaux d’écart entre les deux formations, les Françaises du Cannet ont surpris tout le monde en concédant un set lors du match aller — sous les caméras de beIN Sports. Les jeunes joueuses macédoniennes n’en demandaient pas tant, mais Fedusio avait profité du déséquilibre pour faire rapidement tourner son effectif, sortant Svetnik, Inneh, Stanylute ou encore Rachkovska.
Malgré la supériorité évidente des remplaçantes, l’entraîneur n’avait pas anticipé un tel scénario : offrir littéralement un set à des joueuses pour la plupart amatrices à ce qui peut s’apparenter à une erreur professionnelle. Lors de l’avant-dernier temps mort du troisième set (18–15), il a pourtant lancé : « Les filles, un peu de sérieux ! On ne va pas perdre un set contre cette équipe là, ressaisissez-vous ! ». Mais la chance avait choisi le camp visiteur pendant une bonne vingtaine de minutes.
Agacé et surtout surpris de voir son équipe céder un set, Fedusio n’a pas voulu repasser pour un clown aux yeux de toutes les caméras du monde : il a rappelé ses titulaires pour le quatrième set et plié la rencontre 3–1.
Que peut-on attendre du match retour, ce jeudi ?
Les Macédoniennes se déplacent à douze, sans leur deuxième libéro — un manque mineur — mais surtout sans leur centrale Janevik, élément clé de leur système de jeu sur les dernières rencontres européennes. Ironie du sort, c’est elle qui, entrée en attaquante/réceptionneuse à la place de Gjorgjievska en début de troisième set, avait stabilisé la défense et offert de meilleures opportunités d’attaque. Avec 63 % d’efficacité en réception sur les sets 3 et 4, dans un rôle improvisé, son absence se fera forcément sentir, que ce soit au centre (une rotation en moins) ou sur un poste arrière en remplacement de la jeune Gjorgjievska, très fébrile en manchette.
L’entraîneur macédonien n’est pas dupe : ses chances d’exploit sont quasi nulles donc pour lui, ce match retour est une sorte de récompense pour l’équipe et le club.
Côté français, Fedusio, marqué par la frustration du match aller, ne laissera probablement rien au hasard. Un score net (3–0) doit être clairement dans le viseur, d’autant plus après la déconvenue à Marcq-en-Barœul (défaite 3–2). Une victoire expéditive à domicile, deux jours avant la réception de Chamalières en championnat, serait idéale pour relancer la dynamique.
Les bookmakers fixent le cut points à 114,5 — un cut relativement bas, qui suppose que les Macédoniennes doivent inscrire au moins 40 points pour le voir dépasser. Possible ? Tout dépendra du rendement de la pointue macédonienne Boshkovska (joueuse la plus sollicitée par Starcevic) et des erreurs françaises dans le jeu, en attaque ou au service. Mais avec ou sans turnover des cannettanes, seuls les plus audacieux oseront se risquer au jeu de la loterie.
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