Le champion en titre, Heidelberg, a connu une intersaison mouvementée avec le départ d’une grande partie de son effectif. Le club a toutefois frappé fort sur le marché des transferts en recrutant la meilleure marqueuse de la saison passée, l’attaquante-réceptionneuse Matienzo (499 points inscrits), auteure d’un remarquable 69 % d’efficacité en réception. Elle sera accompagnée d’une autre recrue de choix, Novoa, qui affichait 45 % d’efficacité positive en attaque avec Pays Venelles dans le championnat français (247 points). Ces deux joueuses devraient logiquement animer une large part du jeu offensif et causer bien des dégâts aux défenses adverses.
Heidelberg a également conservé plusieurs cadres importants, dont Lola Hernandez, meilleure bloqueuse du championnat espagnol (86 blocs), la meilleure libéro de la ligue l’an dernier (73 % d’efficacité en réception) ainsi que l’expérimentée passeuse internationale espagnole Aranda (46 ans). À la pointe, le club mise sur la jeune et prometteuse Bednarek, remplaçante argentine repérée il y a moins d’un an, restée dans l’ombre à Chieri (Italie) la saison dernière. Elle apportera une belle complémentarité à Van der Meer, la gauchère néerlandaise. Nul doute qu’elle fera parler d’elle et qu’un grand club viendra la chercher dès la saison prochaine. Enfin, la centrale McKenzie, forte de son expérience et de ses 1,90 m, apportera de la stabilité au centre du filet.
Bref, Las Palmas (Heidelberg) semble avoir recruté solide, ce qui laisse présager une saison prometteuse.
De son côté, Alcobendas, promu de Superliga 2, retrouve l’élite avec un effectif lui aussi largement remanié. Le club a conservé la deuxième meilleure marqueuse de Superliga 2, Ocana (411 points), ainsi que la paire de centrales Bulgarella–Lopez, très convaincante l’an passé. En revanche, la pointue et les trois attaquantes-réceptionneuses titulaires ont quitté l’effectif. Parmi les recrues, on retrouve Rodriguez, pointue internationale mexicaine passée par Evreux, aperçue cet été avec la sélection B du Mexique. L’attaquante-réceptionneuse Bardin, Brésilienne, arrive du club portugais de Kairos, où elle a inscrit 308 points (35 % de réussite offensive). Elle devrait compléter la ligne d’attaque aux côtés d’Ocana. Enfin, la passeuse Vera vient renforcer un groupe globalement jeune et encore inexpérimenté.
Sur le papier, l’effectif d’Alcobendas semble limité pour tenir la distance sur toute une saison. L’équipe pourrait toutefois créer la surprise sur certains matchs, mais la moindre blessure risquerait de perturber les plans du club. Les postes offensifs manquent de doublures fiables : le maintien apparaît donc comme l’objectif prioritaire.
Heidelberg, devant son public, cherchera sans doute à démarrer fort pour marquer les esprits. L’entraîneur a toutefois reconnu que plusieurs blessures avaient perturbé la préparation et que l’équipe n’était pas encore à 100 %, tout en réaffirmant viser les trois points pour bien lancer la saison. Il devra probablement composer sans sa joueuse vedette Matienzo, encore en phase de récupération après quelques soucis physiques. Absente des derniers entraînements et des mises en situation, elle n’est même pas certaine de jouer dimanche contre Kiele. Si cette information se confirme ce soir — ce qui semble probable —, ce serait évidemment un gros handicap pour Heidelberg, d’autant que l’on ignore encore qui Guerra choisira pour la remplacer. Il est possible que Sofía Tummino, malgré son mètre soixante-quatre, soit titularisée : une joueuse dotée d’une énergie débordante en attaque, compensant sa petite taille par un engagement sans faille.
Pour conclure, il est toujours difficile de miser sur les premiers matchs, surtout lorsqu’il s’agit de pronostiquer les scores exacts chez les équipes féminines. Les automatismes sont encore en phase de rodage et les passages à vide restent fréquents. Il m’est donc compliqué de prédire l’issue de cette rencontre d’Iberdrola, d’autant plus en l’absence de Matienzo. Avec elle, un pari intermédiaire pré-live, comme un handicap de points en faveur de Heidelberg ou score exact 3-0, aurait pu se justifier. Sans elle, toutefois, je formule quelques réserves, même si une défaite de Heidelberg semble peu probable.
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