Battu sèchement 3-0, le pire match des Bleues depuis des mois ?
La France vient sans doute de livrer l’une de ses prestations les plus décevantes de ces derniers mois sur la scène internationale. Une défaite sans appel face à la Chine (0-3), tant sur le plan du score que du contenu. On ne pensait pas pouvoir toucher aussi profondément le fond, et pourtant… Ce fut un naufrage à tous les étages, à commencer par une réception catastrophique, véritable talon d’Achille de cette rencontre.
L’équipe semblait ailleurs, mentalement absente. L’annonce, tôt dans la matinée, de la disparition du club des Neptunes de Nantes – où plusieurs joueuses françaises ont évolué – n’a sans doute rien arrangé. Avant le match, beaucoup ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux, preuve d’un attachement profond à ce club historique. Peut-on y voir une des explications à ce match raté ? C’est plausible. Mais difficile de tirer des conclusions définitives. Peut-être aussi que les esprits étaient déjà tournés vers l’affrontement décisif face à la Thaïlande, où une victoire est quasiment impérative si la France veut espérer conserver sa place en VNL l’année prochaine. Une hypothèse tout aussi crédible.
L’absence de Respaut, un facteur non négligeable
L’absence de la passeuse Emilie Respaut n’a pas aidé. Blessée ? Simplement préservée ? Elle était en tribune, mais aucune communication officielle ne permet de trancher. Une chose est sûre : avec elle, le collectif français tourne mieux. Son entente en club avec Rotar, notamment, est précieuse. Danard, malgré une prestation correcte, a parfois manqué de tranchant dans ses choix offensifs. Ndiaye, pourtant la joueuse la plus en forme offensivement, n’a pas été assez sollicitée. Aurait-elle changé le cours du match ? Peut-être pas. Mais se priver de la joueuse offensive la plus percutante du moment reste un pari risqué.
Thaïlande-France : un match à quitte ou double
La Thaïlande, prochain adversaire des Bleues, est dans une situation similaire. Elle a surpris la Pologne, résisté pendant un set et demi à la Turquie, avant de tomber face à une Belgique portée par une Herbots en état de grâce. Elle joue gros dimanche. Une victoire face à la France lui permettrait de distancer la Corée du Sud, concurrente directe pour le maintien. Une défaite, notamment 3-0 ou 3-1, serait catastrophique au vu d’un calendrier qui ne lui laisse que peu de chances de briller (Bulgarie et République Tchèque pourraient être ses seules opportunités restantes, cette dernière récupérant sa star Orvosova).
Côté français, une victoire serait synonyme de deuxième succès dans cette VNL, avant de terminer par deux matchs plus abordables face à la Bulgarie et à la Corée du Sud. Avec le retour prochain de cadres comme Cazaute, Gicquel, Stojilkovic ou Giardano, l’avenir s’éclaircit grandement.
Clés tactiques du match
Que faut-il attendre de ce duel ? La Thaïlande joue un volley propre, rapide, très défensif – un style typiquement asiatique qui demande une grande vivacité, notamment de la blogueuse centrale adverse. Ce sera un défi pour Sylves, dont ce n’est pas forcément la qualité première. En réception, la Thaïlande est solide, mais souffre souvent en attaque et au bloc-défense du fait de gabarits plus modestes.
C’est là que la France peut frapper fort. Si la réception tient, Rotar et Ndiaye, capables de sauter à plus de 3 mètres, peuvent transpercer le bloc adverse thaïlandais, moins dense que celui polonais et turc. Encore faut-il que la distribution suive… et qu’on sache qui la mènera.
À noter : la Thaïlande n’a pas encore aligné son équipe-type de 2024 même si le groupe est très homogène. Chatchu-on a été peu vue, tout comme la passeuse Natthanicha. Ajcharaporn, elle, est restée très fébrile en attaque depuis le premier match. Radchatagriengkai pourrait-il choisir ce match pour remettre ses cadres, à savoir son trio phare Chatchu-on, Ajtcharaporn et Pimpichaya ? Ce serait une décision logique tant l’enjeu est énorme.
Pronostic ? Attendre les compositions 30min avant
Sans confirmation de la présence de Respaut et sans connaître la composition du six thaïlandais, il est difficile de trancher. Sur les trois premiers matchs de chaque équipe, on pourrait tout aussi bien jouer à pile ou face. Un match qui promet d’être disputé, probablement en 4 ou 5 sets. L’an dernier, avec des effectifs presque complets (Cazaute avait joué titulaire mais avait été préservée en attaque, elle servait uniquement à la réception), la Thaïlande avait eu le dernier mot (3-2). Cette année, tout reste ouvert… mais chaque détail comptera.
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