Giesen et Fenerbahce s’affrontent cette fois ci sur le sol turc pour la 5e journée de Champion’s League. Battus 3/0 dans leur antre au match aller sans démériter, les Grizzlys sont conscients de la tâche compliquée qui les attend en terres visiteuses, contre une équipe du Fenerbahce encore plus forte qu’avant depuis l’arrivee du français Ngapeth.
Est ce que pour autant les allemands peuvent croire en leur chances ?
Il faut savoir que le club de Giesen n’a pas été épargné par les changements en début de saison. Plusieurs joueurs sont partis vers divers horizons mais cela n’a pas vraiment eu d’impacts sur le noyau de l’équipe qui s’est constitué avec les forces en présence. Cependant, la nouvelle année ne commence pas de la meilleure des manières puisque plusieurs joueurs sont sur le carreau. Le premier, c’est le passeur américain Slight qui se voit contraint de se soigner l’épaule et qui ne fait pas les affaires de l’entraîneur Stein puisqu’un joker médical a du être trouvé en urgence pour ne pas laisser Roling seul au poste de chef d’orchestre. C’est Dosanj qui s’est porté candidat, l’australien de 203cm qui jouait pour TTU Talinn et qu’on a vu à plusieurs reprises à l’œuvre en CEV Cup. Malheureusement pour lui et l’équipe, il n’a pas pu être qualifié pour le match du jour mais est quand même du voyage en Turquie. Le deuxième absent, c’est le central bloqueur Gunthor, très précieux depuis le départ avec ses 210cm, qui laissera sa place à Sinfronio, 13cm de moins. Enfin, la troisième perte est le libero Breilin, jeune finlandais talentueux qui s’est très rapidement imposé comme leader du groupe par sa précision défensive. Son absence est quelque peu préjudiciable car il n’y a pas d’autre libero disponible. Le coach a donc dû désigner de force un attaquant/receptionneur pour jouer le rôle ingrat de libero le temps que Breilin se rétablisse. Et le choix s’est porté sur l’américain John Patch. Il a le profil le plus approprié au poste pour trois raisons, la première parce que c’est un bon réceptionneur de base, la deuxième, c’est parce qu’il ne mesure que 189cm (une taille encore adaptée pour être bas sur les jambes) et la troisième, parce qu’il a été formé comme libero durant ses classes américaines avant de passer OH donc a des bases relativement solides. Il a d’ailleurs très bien défendu contre Duren pour son premier match de l’année au poste de libero donc on l’attend évidemment au tournant. La seule réelle bonne nouvelle, c’est l’arrivée mi décembre du pointu Ahyi Michiel, qui revient dans son club moins de cinq mois après l’avoir quitté. D’ailleurs, pour son premier match titulaire contre Duren, il a montré qu’il n’avait rien perdu de sa folle détente en s’illustrant avec 31pts.
Du côté de Fenerbahce, il n’y a pas grand chose à signaler, c’est une équipe forcément redoutable sur le papier, capable de coups d’éclats comme de passer littéralement au travers comme c’est déjà arrivé, l’exemple le plus fréquent, c’est voir le pointu serbe Luburic vendanger les points car il s’est construit sur sa puissance parfois discutable. La venue du français Ngapeth arrive à point nommé car il va apporter une certaine plus value à l’équipe, avec notamment une solution supplémentaire aux postes d’attaquants-receptionneurs. Il vient surtout palier l’absence
de l’iranien Salehi qui s’est blessé et dont Kovac se serait bien passé. Ngapeth, à l’image de ses deux premiers matchs, va continuer de stabiliser correctement et efficacement cette défense jaune et noire, chose que Karyagin ne faisait pas toujours correctement selon moi. Je ne sais évidemment pas si Ngapeth sera aligné titulaire contre Giesen (bien qu’il y ait de grandes chances) mais sa présence en réception peut être d’entrée un atout de taille pour suppléer Gulmezoglu, l’autre attaquant receptionneur, lui aussi probablement utilisé en priorité de Karyagin et Aydin.
Pour résumer, même sans Salehi et probablement avec Ngapeth titulaire, les Turcs partent évidemment favoris des bookmakers car ils ont de grandes chances, sur leur terrain, de l’emporter. Néanmoins, même s’il manque quelques noms importants côtés allemands, le six majeur visiteur ne sera finalement pas autant handicapé qu’on pourrait le penser et aura plutôt fière allure. Au match aller, dans une rencontre où c’était clairement du 50/50 sur le terrain, j’ai souvenir que Roling avait très bien distribué le jeu à sa guise, semant la zizanie dans la défense turque. La défense allemande avait tenu bon mais est elle capable de rééditer la performance ? Il est vrai que Hatch n’aura sûrement pas un % excellent de réception aussi haut que Breilin en temps normal donc Roling aura probablement des ballons moins faciles à distribuer mais est ce que le match se jouera sur ce détail en particulier ? Et si l’absence de Gunthor au centre était finalement la chose la plus dramatique ? Il va de toute façon falloir aux allemands redoubler d’éfforts en attaque pour exister. Le fait que le solide pointu Ahyi soit disponible à 100% peut être un très gros avantage en remplacement de Rura car le poste à la pointe était jusqu’à présent problématique et l’avait notamment été au match aller. Avec deux solutions intéressantes pour le même poste, Stein va peut être un peu plus miser sur l’efficacité des deux pour résister dans cette partie.
En conclusion, choisir un bet intermédiaire prélive me semble vraiment pas être la chose la plus simple et évidente sur ce match « piège ». La logique voudrait que le Fenerbahce s’impose 3 sets à 0 à la maison et valide l’actuel under 140,5 mais je n’en suis pas intimement convaincu, disons que je n’y vois pas spécialement de value concrète. Avec Gunthor présent, peut être qu’un H+ aurait pu être tenté en faveur des allemands mais ça me parait vraiment trop osé sans lui et sa vision de jeu. Je préfère donc laisser les plus opportunistes se faire leur propre idée.
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