Tunisie – Égypte, duel à quitte ou double pour une place en huitièmes

L’Égypte (22e au ranking FIVB) et la Tunisie (40e) se retrouvent jeudi dans un match couperet qui décidera sans doute du destin des deux équipes au Championnat du Monde. Avec une victoire chacune au compteur, les deux sélections nord-africaines jouent non seulement leur qualification pour les huitièmes de finale, mais aussi, potentiellement, la première place du groupe A. Le perdant, en revanche, pourra faire ses valises.

Les traders misent sur l’Égypte, mais…

À la surprise générale, les bookmakers donnent l’Égypte favorite à l’ouverture. Une évaluation probablement basée sur deux critères : son classement FIVB, supérieur à celui de la Tunisie, et son succès initial contre l’Iran. Mais ce résultat reste trompeur : l’Iran, diminué lui aussi, n’était pas au niveau qui est normalement le sien et l’a rapidement prouvé en dominant ensuite la Tunisie.

Sur le terrain, la donne semble toute autre. L’Égypte arrive diminuée, privée de plusieurs cadres incontournables : Dola (211 cm), son central le plus dominant, écarté juste avant la compétition pour raisons disciplinaires, ainsi que le pointu titulaire Heikal, le passeur Hossam et l’attaquant-réceptionneur Issa. Quatre absences majeures qui affaiblissent considérablement l’équilibre de l’équipe.

Une Égypte trop dépendante de Shafik

Privée de solutions variées, l’Égypte repose désormais presque exclusivement sur Shafik, son attaquant le plus athlétique, impressionnant par sa détente et son impact physique, qui signe son retour en sélection. Mais son efficacité dépend fortement de la qualité de distribution et de la capacité de ses coéquipiers à peser dans le jeu. Les Philippines l’ont d’ailleurs parfaitement neutralisé, anticipant systématiquement les choix du passeur.

Derrière lui, les alternatives paraissent plus limitées. Saif Abed, pointu de réserve, reste un joueur correct mais manque de puissance et de bras pour rivaliser au plus haut niveau. Le central Hamada peut apporter des points, bien esseulé au centre. Sur les ailes, ElHossiny (190cm) sécurise la réception mais peine à s’imposer offensivement de par son petit gabarit. Quant à Deyo, sa doublure potentielle, il offre plus de garanties à l’attaque mais reste bien trop fragile en réception, comme l’a montré sa saison en Serbie.

Une Tunisie renforcée et plus complète

En face, la Tunisie avance avec une ossature stable, pratiquement inchangée depuis deux ans, mais enrichie d’un renfort de taille, Bongui (201 cm), désormais pointu titulaire, gaucher régulier et solide au bloc, bien plus fiable que Nagga, son prédécesseur, qui attend sur le banc. Il sera épaulé de Ben Romdhane, qui s’est révélé en championnat de France et s’impose comme une arme offensive de plus en plus redoutable, avec un service explosif et une très bonne efficacité en attaque.

Cette Tunisie a conservé ses forces traditionnelles — une densité intéressante au centre, un bloc compact, une belle agressivité au service — mais a gagné en puissance et en régularité à l’attaque. Si la réception demeure le secteur qu’on peut juger perfectible (pourtant Karamosli est utilisé essentiellement pour ses qualités de receptionneur), l’équipe paraît aujourd’hui plus équilibrée et capable de faire la différence dans plusieurs compartiments du jeu.

Match-up favorables aux Aigles de Carthage

Les duels individuels pourraient être déterminants, et la Tunisie semble en position favorable. Bongui poste 2 devrait largement dominer son vis-à-vis ElHossiny lorsque celui-ci sera aligné en poste 4. De son côté, Ben Romdhane possède une détente supérieure à celle de Saif Abed, ce qui pourrait lui permettre de prendre lui aussi le dessus en un-contre-un. Ajoutons à cela un secteur central dense et bien exploité, et la Tunisie devrait avoir de nombreux ballons exploitables pour conclure ses attaques, de préférence en ligne.

Si Shafik est cadenassé comme face aux Philippines, les Égyptiens auront bien du mal à trouver d’autres solutions offensives. La clé du match est donc claire : limiter l’influence du joueur phare adverse, et l’équilibre pourrait rapidement basculer en faveur des Tunisiens.

L’historique joue aussi en faveur de la Tunisie

Le dernier affrontement marquant entre ces deux sélections remonte aux qualifications olympiques de 2023. À l’époque, l’Égypte, alors presque au complet, avait fini par s’imposer 3-2 après avoir été menée 2-0 par une Tunisie déjà compétitive. Le match, très équilibré, avait montré que l’écart entre les deux équipes n’était pas aussi important que le laissait penser la cote d’ouverture (la Tunisie était à @4,55). D’ailleurs, Dola, Haikal et Issa avaient ce jour-là marqué 49 des 97pts tunisiens. Aujourd’hui, avec une Égypte fortement amoindrie et une Tunisie renforcée, le rapport de force paraît s’être inversé.

Une opportunité historique pour la Tunisie

Proposée à @ 2,22 par les bookmakers, la Tunisie apparaît clairement sous-cotée ici. Ses prestations depuis le début de la compétition ont été à mon sens plus convaincantes que celles de l’Égypte, et l’équipe dispose désormais d’arguments solides pour créer cette petite différence. Certes, le match s’annonce tendu, probablement indécis, mais si Shafik est bien maîtrisé et ne sort pas un match d’anthologie, la Tunisie pourrait s’imposer et décrocher son billet pour les huitièmes de finale. Je n’ai aucun regret en tout cas à partir sur la Tunisie à @ 2,22 sachant que son vrai prix se situe autour de @ 1,70.

BetCoteBookDate
Tunisie2.22Unibet
18/09


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