Le Kenya entame sa campagne par un affrontement face à l’Allemagne, l’une des équipes les plus redoutables du tournoi. Si l’issue semble déjà scellée — une victoire allemande 3-0 étant largement probable — l’intérêt se porte davantage sur les enjeux intermédiaires proposés par les bookmakers. Une question persiste : le Kenya peut-il inscrire au moins 49 points et rester dans le handicap de +26,5 ? La réponse reste incertaine.
Outre les aléas du match, tout dépendra aussi des choix du sélectionneur allemand. Si les titulaires sont laissés au repos, les options « handicap positif » ou « plus de points marqués » (over) pourraient devenir « envisageables ». En revanche, si les cadres sont alignés d’entrée, un « under points » paraîtrait plus judicieux. Il serait néanmoins réducteur de sous-estimer cette équipe kenyane. Bien qu’en reconstruction depuis 2023 (absences de deux joueuses importantes, Moim & Chepchumba), elle demeure bien plus compétitive que certaines sélections d’Europe de l’Est.
Cependant, plusieurs lacunes subsistent. Le jeu des Kenyannes manque de fluidité. La défense, souvent désorganisée, souffre de placements approximatifs. La réception, quant à elle, est irrégulière. Sur le plan technique, l’équipe affiche encore des limites. Mais un atout de taille subsiste : la puissance offensive.
La jeune pointue de 17 ans, Tata, incarne ce potentiel. Explosive, dotée d’une détente remarquable, elle domine souvent le bloc adverse. Son service smashé est à la fois puissant et précis. Elle semble destinée à succéder à Chepchumba, et ses prestations à venir pourraient bientôt attirer l’attention des recruteurs européens. À ses côtés, Pamella Ewonu, meilleure marqueuse du championnat finlandais cette saison, se distingue également. Malgré sa petite taille (172 cm) et un championnat peu relevé, elle brille par son intelligence de jeu et sa finition en attaque. Une joueuse à suivre de près.
Aux postes de réceptionneuses-attaquantes (R4), on retrouve l’expérimentée Oluoch (Adhiambo) et la jeune Sande. Oluoch, connue en Grèce, est une titulaire incontournable grâce à sa puissance (elle est dotée elle aussi d’un service smashé) et sa régularité en attaque. Toutefois, comme ses coéquipières, elle souffre en réception, préférant bien trop souvent la touche haute à la manchette, parfois à mauvais escient. Sande, plus brouillonne, manque encore de précision, mais reste légèrement plus performante que Larring et Namutira, elles aussi limitées en réception et surtout en manchette.
Les centrales, de petit gabarit, peinent à rivaliser avec les standards européens. Les libéros, notamment Maywa, sont loin du niveau requis à ce niveau de compétition. La passeuse Misoki, sans être exceptionnelle, reste correcte. Elle sait distribuer le jeu et met en valeur Tata grâce à de belles balles hautes.
La clé du match pour le Kenya réside clairement dans la qualité de sa réception. L’équipe n’a pas l’habitude d’affronter des formations issues des meilleurs championnats mondiaux, et elle manque cruellement de repères, notamment face aux services flottants. Pour espérer exister dans ce match — et même dans l’ensemble des trois rencontres de poule — le Kenya devra impérativement assurer la première réception. Si la réception tient, même approximativement, ses attaquantes auront les moyens de scorer par l’intermédiaire de Oluoch et Ewonu/Tata c’est une certitude.
Dans le cas contraire, si la réception est un échec total ou partiel, face à un service allemand tendu et plutôt précis et un bloc athlétique et bien compact, le score pourrait rapidement s’envoler en faveur de l’Allemagne avec des points s’enchaînant très vite.
Côté allemand, l’objectif est clair : remporter la rencontre 3-0, quel que soit le nombre de points concédés. Reste à connaitre leur volonté d’imposer un score fleuve ou non. Avec un match contre le Vietnam dans deux jours, suivi d’un duel capital face à la Pologne pour la première place, il n’est pas à exclure que les remplaçantes allemandes soient alignées dès le début ou tout au long de la rencontre.
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