Voici un Thread rédigé par mes propres soins afin de tenir compte de plusieurs règles essentielles pour pouvoir parier du mieux possible le volley-ball, un marché de niche qui se joue, tout sauf au hasard.

1. Analyser le lieu de la rencontre : Il est toujours important de savoir en amont où se déroule le match. Hors COVID-19 (donc match à huit-clos), c’est toujours plus motivant de jouer à domicile sur son parquet devant ses supporters. Le 7e homme joue un rôle capital au volley (comme le 16e homme au rugby). En jouant à domicile, l’équipe qui reçoit a un avantage certain du terrain (connaissance des lieux + maitrise des repères), ce qui peut lui permettre d’avoir un temps d’avance sur le plan visuel par rapport à son adversaire du jour.

2. Calculer la distance de déplacement : Dans certains championnats et dans certaines compétitions européennes, des équipes sont obligées de parcourir des milliers de kms pour se rendre sur le lieu du match (notamment dans le championnat russe lorsque des équipes vont jouer en Sibérie à Krasnoïarsk). Chaque détail a son importance. Il faut faire en sorte de passer le moins de temps dans les transports, ce qui requiert une organisation exceptionnelle. Les staffs ont l’habitude de transiter par avion (avec des escales en Turquie parfois) mais selon les axes routiers desservis ou non, certains débutent voire même terminent leur road-trip en train et/ou en bus jusqu’à leur hôtel. Voyager pendant des heures n’est jamais sans conséquence pour les organismes. Si une équipe arrive tard la veille d’un match, il y a des impacts sur la fatigue, sur la préparation d’avant match, sur la fraicheur physique. Il faut aussi parfois gérer les quelques heures de décalage horaire, même entre pays européens. Il est donc très important d’avoir une idée du temps de transport de l’équipe visiteuse et surtout de savoir quand est ce qu’elle est arrivée sur place. Par ailleurs, en fonction des finances des clubs, quand il y a des déplacements trop compliqués, des clubs n’hésitent pas à laisser quelques joueurs sur le carreau quitte à réduire les dépenses et avoir moins de noms sur la feuille de match. Le club de St Raphael en a justement payé les frais en novembre 2018 en se déplaçant en Norvège avec 6 joueuses seulement. Résultat des courses, une joueuse varoise s’est blessée pendant le match et St Raphael a dû perdre la rencontre aller par « forfait sur blessure ».

3. Analyser le temps de jeu passé sur les terrains : Il est très important de prendre en compte ce troisième paramètre, celui d’analyser le temps passé sur les terrains, savoir si la fatigue peut être un facteur X le jour J dû à l’enchainement des matchs. En effet, plusieurs équipes doivent jouer tous les 3 jours, ce qui conduit à des blessures occasionnelles qui peuvent être un vrai fléau. Si une équipe cumule plusieurs matchs à l’extérieur en 5 sets, physiquement, c’est très difficile d’enchainer et d’être toujours à 100%, même pour des équipes de 14 joueurs sur la feuille de match car les rotations ne sont pas si fréquentes que cela (les entraîneurs ne sont pas dupes, ils alignent leur meilleur six majeur pour ne pas perdre de pts bêtes en route). Dans l’autre sens, une équipe qui n’a pas joué un seul match officiel depuis plus de quinze jours (comme ce fut le cas à cause du COVID-19), ne partira pas non plus avec un avantage, bien au contraire. Le manque de rythme se fait très vite ressentir à haut niveau. Les équipes en ont payé les pots cassés post COVID-19 (comme ce fut le cas dans le championnat espagnol avec la victoire de Barcelone contre Guaguas ou encore la victoire de Luego contre Teruel, Guaguas et Teruel qui revenaient d’un séjour en quarantaine). C’est tout un cycle. Durée d’absence sans jouer = manque de rythme = manque d’entrainement = manque de préparation physique/mentale

4. Analyser les enjeux : En championnat, tous les matchs sont à enjeux, ceux qui précédent les play-offs ou play-down et ceux qui les succèdent naturellement. Cependant, selon le calendrier des matchs, quelques « impasses » sont effectuées. J’en ai noté des centaines. Si un club joue 3 matchs en l’espace de 5 jours, il se peut que le staff choisisse à l’avance les matchs importantes quitte à laisser en route des points (notamment lorsque le club jongle en coupe d’Europe et championnat). Idem lorsqu’il s’agit de rencontres déséquilibrées. En Turquie par exemple, dans le championnat féminin, lorsque les équipes de bas de tableau vont défier les ogres de Vakifbank ou Eczacibasi, il arrive parfois de voir de gros turnovers. Dans ces situations là, certains staffs sont conscients de la difficulté attendue et en profitent alors pour faire jouer les remplaçant(e)s ou jeunes joueur(se)s. Il y a eu le cas en Italie lors du match Conegliano – Cunéo puisque l’entraineur visiteur a décidé de reposer son six majeur et d’emmener des jeunes joueuses du centre de formation de 14-15 ans qui évoluent dans un championnat beaucoup plus faible, l’occasion pour elles de se frotter aux meilleures joueuses d’Europe. En revanche, on constate des changements beaucoup plus fréquents lors des compétitions européennes (Champions League, CEV Cup et Challenge Cup) puisque les qualifications se jouent sous forme de match aller-retour. Lorsqu’une équipe gagne 3/0 ou 3/1 à l’aller, elle n’a besoin que de 2 sets au retour pour se qualifier. Il est donc très fréquent d’y voir des turnovers opérés par certains entraineurs dans le 3e ou 4e set quand cette même équipe gagne 2/0 ou 2/1, ceci dans le but de faire jouer les remplaçant(e)s et de reposer les titulaires pour le prochain match de championnat. C’est pour cette raison que c’est toujours compliqué de parier les matchs retours pré-live, le mieux étant d’aviser en live. 

5. Analyser la feuille de match : C’est la deuxième chose la plus importante pour se faire une idée précise du potentiel six majeur aligné mais c’est aussi la chose la plus compliquée à s’octroyer surtout en championnat. Dataproject est un site qui référence toutes les données des matchs de plusieurs championnats européens, certaines fédérations s’y opposant et développant ces mêmes données sur leur propre site officiel. Toujours est-il que sur DataProject (enfin sur xxx-web.dataweb.com, xxx étant le nom de la fédération), il est possible d’avoir la feuille de match 5min avant le début du match. Le timing est très serré je vous l’accorde mais vous avez plus ou moins un ordre d’idée des joueurs présents et absents. Lors des compétitions européennes, il y a le site CEV.eu et dessus, en principe, les feuilles de match sortent la veille au soir pour le lendemain (ça arrive parfois que ça sorte le jour J). 

6. Regarder le match en live : C’est véritablement LA CHOSE la plus importante si vous avez du temps devant vous évidemment. C’est ce qui va venir conforter votre raisonnement, si votre analyse pré-live était pertinente ou non. En regardant le match, vous allez déjà de base savoir quel six majeur est aligné. Si c’est un match hors compétition européenne, cela ne veut pas dire qu’il ne changera pas jusqu’à la fin mais c’est plutôt rare. C’est plus fréquent chez les femmes notamment en Italie, en Russie et en Turquie où les grosses cylindrées s’accordent un turnover dans un set (quitte à perdre le set) en alignant les réservistes (voir ce que je dis en 4.). Une fois que vous êtes bien installés devant l’écran, inconsciemment ou non, vous vous faites un avis subjectif sur une équipe, votre cerveau va déduire qu’une équipe est plus forte que l’autre et peut vous conduire à tenter des choses en live (si le bookmaker diffuse le match en question) plus ou moins cohérentes. Attention à ne pas faire n’importe quoi. Le live sert aussi à avoir des informations capitales en temps réel que d’autres ne se procureront pas (une blessure en direct, un changement de six majeur, etc.), tout ceci dans le but derrière d’en tirer profit naturellement (soit en live si le bookmaker le propose soit lors du prochain match). Tous les matchs ne sont malheureusement pas diffusés et pour certains, il faut batailler sur les sites de Streaming pour s’en procurer un (sans coupure). 

7. Se tenir au courant de l’actualité (presse + réseaux sociaux) : Faire une veille journalistique est très importante. Il y a différents degrés bien entendu. Le mieux est de lire régulièrement la presse locale dans chaque pays. On y apprend beaucoup de choses. Ensuite, il y a les comptes Facebook/Twitter des clubs qui peuvent aider. Enfin, il est maintenant possible de visionner les stories Instagram des joueurs ou joueuses (à condition d’être abonné au profil car certains sont privés). Grâce à ce travail d’enquêteur, vous allez peut être tomber sur des informations déterminantes qui vous aideront à battre le jour J les bookmakers. Je vous mets en garde cependant sur deux choses. Attention tout de fois à ne pas tomber dans l’intrusivité, c’est à dire à vouloir chercher par tous les moyens la petite bête quitte à usurper une autre identité. Et si par chance vous obtenez ce que vous vouliez entendre/lire, attention à ne pas focaliser toute votre attention sur cette information quitte à oublier tout le contexte du match et tout ce qui gravite autour. Il est bien évidemment important de vérifier la véracité de votre information en poussant vos recherches. Les Community Manager des clubs répondent très rarement aux messages privés, ils se doutent qu’il y a une notion de betting derrière donc si y’a réponse, c’est une réponse très brève avec le moins d’information possible. Quant aux joueurs/joueuses, certain(e)s (pour ne citer personne) sont capables de donner de fausses informations afin de piéger le parieur lambda et l’orienter sur une fausse piste donc restez lucide.

8. Prendre note du changement de ballon en compétition européenne : règle très importante à ne pas négliger puisque dans toutes les compétitions européennes et internationales, les ballons sont différents de ceux utilisés en matchs/entrainements dans le championnat français et espagnol notamment. En effet, en France et en Espagne, les clubs jouent tous avec les ballons Molten (ballon doux, souple, plus facile à amortir, qui donne moins d’effet et donc nécessite de mettre plus de force au service smashé et en attaque), donc lorsqu’il s’agit de jouer avec des ballons Mikasa (ballon plus léger, plus fluide, qui prend vite la vitesse et donc flotte beaucoup) en Coupe d’Europe, ce n’est jamais évident. Il faut un temps d’adaptation. Pour les réceptionneurs et les libéros, il faut d’avantage de concentration pour contrôler et amortir les services en réception. C’est pour cette raison que les clubs (qui jonglent avec la Coupe d’Europe) anticipent longtemps à l’avance l’échéance européenne en s’octroyant ce type de ballon (en stock) pour pouvoir s’entrainer avec. Ceci dit, la différence est toujours notable, les clubs français et espagnols partent avec un petit handicap du fait d’être moins habitués à utiliser le Mikasa que leur adversaire.

Pour résumer, ce Thread est purement personnel, il est bien entendu perfectible et surtout il est à compléter dès que possible mais ce que je veux dire par là, c’est que si vous respectez plus ou moins toutes ces règles, vous arriverez à mieux lire certains résultats et vous aurez une meilleure approche. Vous arriverez même, selon votre réactivité, à dégoter des belles trouvailles une fois l’ouverture des cotes sur le marché, l’occasion pour vous, dans certaines situations, de pouvoir faire du trading (étant donné que le marché est très limité sur certaines compétitions).

Mais attention, l’analyse ne fait pas tout sinon ce serait trop facile. Vous pouvez avoir la meilleure analyse du monde, avoir analysé le pour et le contre pendant des heures et donc être sur de vous, il peut se passer le résultat complètement inverse à vos attentes (et heureusement pour la magie du sport me diriez-vous). Savoir qu’il manque 3 joueurs du six majeur ou bien qu’une équipe est constipée depuis 1 jour ne veut en aucun cas dire que vous détenez une information qui s’avère être 100% gagnante. Faux ! Il y a de nombreux autres paramètres qui rentrent en jeu et c’est pour cela qu’il y aura toujours des surprises dans tous les sports. Même au volley-ball (rare pour le souligner), ce n’est pas toujours le plus fort qui l’emporte.

Voici à l’inverse les 3 règles à surtout ne pas commettre si vous avez l’idée de vouloir partir sur un bet entre deux équipes, et ce, dans n’importe quel sport :

1. Se baser uniquement à Flash Résultat ou Sofa Score (en regardant le classement et les précédentes rencontres sachant que tout n’est pas indiqué et qu’il manque pléthores de rencontres) 

2. Ne pas connaitre les joueurs ou joueuses qui composent les équipes 

3. Ne jamais avoir vu jouer une seule fois les deux équipes

Si une des trois conditions ci-dessus est vérifiée alors je vous conseille de passer votre route et de prendre plus de temps la prochaine fois pour analyser un match de volley. Ça peut certainement passer quelques fois mais sur le long terme, je suis persuadé que vous serez perdant avec cette mauvaise méthode de betting.

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